Les changements sociaux et politiques étudiés à la loupe
Dirigé par Patrick Cingolani, le laboratoire du changement social et politique (LCSP), est une nouvelle unité de sociologues et de philosophes, qui se saisissent de thématiques de la société contemporaine : la question du burn out, des mouvements sociaux, des nouvelles pauvretés, de l’utopie ou du genre.
Le LCSP s’empare des questions relatives aux changements sociaux, aux représentations politiques et à l’utopie dans les sociétés contemporaines. Les philosophes de l’équipe s’intéressent plus précisément aux nouvelles formes de l’action politique démocratique et à la place des imaginaires dans les mouvements sociaux. Etienne Tassin et ses collègues tentent ainsi de dégager les alternatives à construire. Ces travaux rejoignent en un sens les études sur « l’art, la culture et la politique », initiées par Laurent Fleury, qui interrogent les pouvoirs de l’art, son statut de savoir critique sur le monde social.
La théorie critique fait plus particulièrement l’objet des travaux d’Anne Kupiec. La thématique de l’émancipation, sous-jacente à toutes ces recherches, se traduit également dans les réflexions des membres du LCSP sur le genre. Azadeh Kian et ses collègues ont la particularité de poser la question du genre en l’associant étroitement aux rapports sociaux de race, de classe, de sexualité ou de religion et de replacer les théories féministes et du genre dans des perspectives post et décoloniales.
« Nos analyses ont un impact sur le monde social que nous auscultons » Patrick Cingolani, directeur du LCSP
Les recherches en sciences sociales aboutissent aussi à des applications concrètes. Les sociologues du LCSP prouvent que ce n’est pas exclusivement le privilège des chercheurs en biologie, en chimie ou en physique. Prenons l’exemple des sociologues cliniciens et des psychosociologues de ce laboratoire qui, en collaboration avec Vincent de Gaulejac, étudient les liens entre les symptômes au travail des cadres (stress, burn out, suicide,…) et les modes d’organisation et les pratiques du management. Ces chercheurs, sous la responsabilité de Florence Giust-Desprairies et de Fabienne Hanique, interviennent dans des équipes au sein des organisations ou des institutions en malaise ou en crise et interrogent les modes de régulation.
Même chose pour les sociologues qui travaillent sur les nouvelles pauvretés. Quand Numa Murard écrit l’ouvrage Deux générations dans la débine, il sait qu’il sera lu par des travailleurs sociaux qui accompagnent les populations précaires dont il est question. Patrick Cingolani, qui pour sa part mène ses recherches à l’intersection de la sociologie et de la philosophie revendique la capacité d’expérimentation au sein du laboratoire.