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Femmes Oubliées de l'Histoire
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Germaine Dulac

(1882 – 1942)

Française

Cinéaste

Site : https://www.franceculture.fr/cinema/germaine-dulac-une-cineaste-feministe-et-avant-gardiste-oubliee

Journaliste, réalisatrice et productrice, la Française Germaine Dulac est une cinéaste pionnière, radicale et libre. 

Née en 1882 à Amiens, elle grandit dans un foyer bourgeois mais se rebelle rapidement contre les valeurs capitalistes et militaires de sa famille. En 1905, malgré son homosexualité, elle se marie au romancier Albert Dulac. 

Germaine Dulac défend l’accès au droit de vote des femmes. Elle travaille pour la presse féministe comme La Française, se spécialise dans l'écriture de portraits de femmes et de critiques de théâtre. Ses premiers films comme Les sœurs ennemies (1915) reflètent ses convictions. Elle y met en scène des histoires de femmes libres, racontées du point de vue des femmes.

La cinéaste est aussi l’une des premières à voir le cinéma comme un art visuel à part entière, loin du théâtre et de la littérature. Dans le montage de ses films, elle utilise la surimpression et la déformation des images pour imposer une esthétique nouvelle. Elle dira : « Le cinéma n’est pas un art pour exprimer des actes purement extérieurs, mais pour visualiser les moindres nuances de l’âme, dans sa vie intérieure ». Germaine Dulac, Mon Ciné, 25 octobre 1923. La Coquille et le Clergyman qu’elle réalise en 1928, sur un scénario d’Antonin Artaud, est aujourd’hui considéré comme le premier film surréaliste de l’histoire du cinéma (un an avant la sortie d’Un chien andalous de Luis Buñuel).

Convaincue de la portée éducative du cinéma, elle participe à la fondation des premiers ciné-clubs et donne des cours à l’école technique de la photographie et de la cinématographie, future école Louis Lumière.

Germaine Dulac abandonne la fiction en 1930 avec l’arrivée du cinéma parlant. Elle se consacre par la suite au cinéma documentaire. Elle y apporte une vision intimiste, propre à saisir la réalité au plus près.

Malgré son rôle avant-gardiste, elle tombe dans l’oubli après sa mort en 1942. Il faut attendre les mouvements féministes des années 1970, la résurgence du cinéma expérimental et les recherches menées sur la période du muet à l'approche de la commémoration du centenaire du cinéma (1995) pour rendre justice à son œuvre.