Artemisia Gentileschi

Artemisia Gentileschi

(1593 – 1654)

peintre

italienne

Source : Les femmes artistes sont dangereuses de Laure Adler (2018)

A écouter : https://www.franceinter.fr/emissions/autant-en-emporte-l-histoire/autant-en-emporte-l-histoire-20-mars-2016

Comme de nombreuses femmes jusqu’au XIXème siècle, Artemisia Gentileschi vient à la peinture par son père Orazio Gentileschi, disciple de Caravage. Il lui enseigne les secrets de son art, les recettes d’atelier, l’anatomie. Mais Artemisia Gentileschi, victime d’un viol commis par un ami de la famille, se marie et quitte Rome pour s’installer à Florence. A la cour des Médicis, elle connaît un vif succès. En 1616, âgée de 23 ans, elle devient la première femme admise à la célèbre Academia del disegno, fondé vers 1562 par Giorgio Vasari. Le succès grandissant, les commandes affluent de toute l’Italie et des cours européennes. Elle vit à Milan, Londres ou Naples. Pour une femme de son temps, travailler de manière indépendante, est exceptionnel. Loin de s’arrêter au portrait, Artemisia Gentileschi aborde une palette de sujets étendus : motifs mythologiques et bibliques, natures mortes déployés dans des compositions de grand format. Marquée par l’influence caravagesque, Artemisia Gentileschi peint des œuvres dont la violence a parfois été réduite à une lecture psychologisante du traumatisme de sa jeunesse. Son goût pour les héroïnes puissantes et vertueuses est cependant bien réel. Elle affectionne particulièrement Judith, figure biblique qui a sauvé son peuple de l’invasion assyrienne. En 1617, elle prend part à la décoration de la Casa Buonarotti. De retour à Rome, elle entre à l’Academia dei desiosi, temple de la pensée et des sciences. Peu après la mort de son père, elle reçoit toujours de nombreuses commandes d’importants collectionneurs, comme don Antonio Ruffo di Messina.